8 août 2010

La reveuse d'Ostende (Eric-Emmanuel Schmitt)


Résumé :
Pour guérir d'une rupture sentimentale, un homme se réfugie à Ostende.
Sa logeuse, une vieille dame solitaire et mystérieuse, Emma Van A, se confie peu à peu à lui et, un soir, finit par lui avouer son grand secret : une étrange et incroyable passion amoureuse. Fiction ou réalité ? Cinq histoires - " La rêveuse d'Ostende ", " Crime parfait ", " La guérison ", " Les mauvaises lectures ", " La femme au bouquet " - où Eric-Emmanuel Schmitt montre le pouvoir de l'imagination dans nos existences.

Mon avis :
La rêveuse d'Ostende.
Quelle histoire ! Quelle merveilleuse histoire !!
J'ai été hyper attendrie par Emma. Quelle petite vieille géniale !
On devrait tous avoir une mémé comme elle.
J'ai aussi eu une tendresse particulière pour Emma et le narrateur. Leurs rapports, le comportement de l'un avec l'autre.
Et puis, l'histoire d'Emma, sa vie, quelle merveilleux conte.
Dès le début de son récit, on se demande si tout cela est bien vrai, ou si elle déraille pas un peu.
Où est le vrai, le faux ?
Ho est la fin ! ♥

Un crime parfait.
Cette histoire est terrible.
Une femme amoureuse, qui finit par douter, que serait-elle prête à croire ?
Tout.
Gabrielle s'est embarquée dans une histoire pas possible, simplement en écoutant l'avis d'une amie qu'on sent assez blasée.
J'ai eu une peine immense pour Gabrielle.
Et si ? Et si elle avait su plus tôt ?
Et je ne parle même pas de la fin.

Foutaises ! Faut t'extérioriser, cocotte, sinon tu vas faire un cancer. Les femmes qui se taisent font des cancers. Moi, je n'aurai pas de cancer parce que je gueule et je râle toute la journée. Tant pis si j'emmerde : je préfère que ce soient les autres qui souffrent plutôt que moi.

La guérison.
Pauvre conne tiens !
Qu'elle est con la Stephanie !
Bien fait tiens, na !
Bon, blague à part, je trouve tout ça simplement dommage.
Enfin, la relation Stephanie/malade est très belle évidemment.
Mais en s'investissant à fond dans une histoire sans avenir, elle passe à coté d'une autre qui aurait toutes les chances de marcher.
Et puis à la fin ? Mais il se passe quoi après rho !!!
Comme la précédente, cette histoire est triste et dommage.
Et on veut la suite, merde !

Une fille de rêve, ce n'est pas celle que la fille rêve d'être, mais celle que le garçon voit.

Les mauvaises lectures.
J'ai adoré cette espèce d'amour entre les cousins.
Du début à la fin on est à fond, complètement dans l'intrigue.
On ne sait rien, alors on suite Maurice et son super instinct.
Il a FORCEMENT raison.
Jusqu'à la fin.
On est totalement surpris, triste aussi un peu.
Et puis, finalement, on crie un "mais non pauvre débile profond !!!"
Là aussi, s'il avait su ? Si sa cousine lui avait parlé plus tôt ?
Mais c'est ballot pour Maurice, HA HA !

La femme au bouquet.
Cette femme m'a immédiatement fait penser à quelqu'un d'autre : Mamie trompe-la-mort, dans Donnie Darko.
Pas de bouquet, pas de quai, mais la même attente, quotidienne, durant une vie entière.
Très touchante comme histoire, très mignonne.
La fin est totalement prévisible mais soit, ça reste une très belle histoire.


Schmitt. Ça faisait longtemps.
En conclusion, je dirais que le livre est fidèle aux attente que nous offre son résumé : L'Imagination.
Tout ce qu'on peu vivre ou rater en s'imaginant un chemin plutôt qu'un autre, en ne voyant pas tous les détails, et qui change la vie.
Schmitt, fidèle à lui même. J'aime !

6 août 2010

L'origine de la violence (Fabrice Humbert)


Résumé :
Lors d'un voyage scolaire en Allemagne. un jeune professeur découvre au camp de concentration de Buchenwald la photographie d'un détenu dont la ressemblance avec son propre père le stupéfie et ne cesse de l'obséder. Ce prisonnier, David Wagner, est en fait son véritable grand-père. Peu à peu se met en place l'autre famille, la branche cachée, celle dont personne chez les Fabre n'évoque l'existence... Au cours de sa quête, le jeune homme comprend qu'en remontant à l'origine de la violence, c'est sa propre violence qu'on finit par rencontrer...

Mon avis :
Non dits. Secrets de famille(s)
Ce bouquin a toute sa place au rayon "pédo-psychologie".
Ce que les parents ne disent pas, les enfants le ressentent.
Les parents veulent protéger leurs enfants. Ils inventent alors le Secret.
Mais tout se sait un jour ou l'autre (trop tard souvent, et c'est bien dommage).
Tout notre comportement, notre caractère, notre vie, trouve son explication dans le passé et le tabou familial.

Ce livre est très dur. Il parle de la guerre, du nazisme, de la pire horreur de notre Histoire.
Avec des détails, des histoires, des destins.
Effrayant.
Mais ce livre est beau. Beau par l'horreur.
Une histoire d'amour secrète, clandestine, interdite, belle, intense.
Des rapports défaits qui se refont grâce au passé, aux révélations.
Toute la vie et la défaillance d'un homme ne dépendent que de cette histoire d'amour tue.

Vraiment, ce livre m'a pas mal déroutée, mais l'histoire est tellement belle...



Les ambitieux qui montent vite et sans scrupules sont comme les singes qui montent aux arbres. La seule partie qu'on voit, c'est leur cul et on a tot fait de s'en moquer.

La peur ne vous abandonnera jamais, pas plus que la violence. Vous demeurerez toujours l'enfant terrifié (et donc l'adulte blessé, agressé, violent). Vous aurez beau ensevelir la peur, l'entourer d'un corps de marbre et d'acier, elle ne vous quittera pas. Le mal est sans remède.

[...]Et le silence est plus lourd à porter que la révélation.

4 août 2010

Les tribulations d'une jeune divorcée (Agnès Abécassis)


Résumé :
Empotée, complexée, un seul homme au compteur et incapable de tuer un cafard sans vomir son petit déjeuner: depuis son divorce, le quotidien de Déborah n'est pas facile-facile. Car en retrouvant sa liberté, cette femme au foyer soumise et assistée a découvert une vie de chef de famille, de femme active et d'objet sexuel qu'elle avait ignorée jusqu'ici. Dès lors les péripéties vont s'enchaîner Déborah devra apprendre à se déshabiller devant un autre homme que son mari, résister à un patron harceleur, tout en s'occupant de ses deux enfants sans faillir. Mais comment reconstruire une vie de famille quand les hommes que l'on rencontre sont plus pitoyables les uns que les autres?
Entre crises de rire avec les copines et crises de boulimie larmoyantes, Déborah va devoir faire l'apprentissage de sa nouvelle indépendance...

Mon avis :
J'ai adoré !
Je me suis régalée !
Je suis définitivement fan, j'aime sa façon d'écrire, son humour.
Deborah, c'est la Femme, toutes les femmes.
Qu'on soit célibataire, mariée, divorcée, nulli ou multipare, on se reconnaît forcement en elle (moi aussi j'ai une peur pas possible des cafards, entre autres)
J'ai beaucoup aimé sa façon de gérer toutes ses histoires, ses rencontres et ses déceptions

Ce que j'aime aussi avec A.Abécassis, c'est qu'elle parle souvent d'allaitement.
Enfin pour l'instant, dans chaque bouquin, à un moment où un autre elle pose le mot allaitement.
Rien à voir avec le livre, mais la personne, quoi.
Chuis sure qu'on pourrait être copines tiens !

2 août 2010

La lamentation du prépuce (Shalom Auslander)


Résumé :
Jeune époux et futur papa, Shalom pourrait être le plus heureux des hommes. Mais l'enfance peut commettre bien des ravages... Élevé dans la plus stricte orthodoxie juive, il en a gardé une vision très personnelle du " Tout-Puissant " et une paranoïa aiguë. Trente-cinq ans que cela dure. Trente-cinq ans d'une relation complexe, faite d'incompréhension et de pure terreur. Alors, à l'adolescence, Shalom s'est rebellé : gavage de hot dogs, lectures pornos... Et il a attendu, tremblant, le châtiment divin. Mais rien... Aujourd'hui, la grossesse de sa femme le laisse désemparé. Partagé entre son désir d'émancipation et sa peur maladive de Dieu, le voilà confronté à l'agonisante question : quel sort doit-il réserver au prépuce de son enfant ?

Mon avis :
Je suis athée. Je déteste la religion.
Surtout les extrémistes, vous savez, ces croyants qui vous bourrent le mou jusqu'à plus soif, pour vous convertir absolument (sinon tu brûleras en enfer !)
Alors autant vous dire que ce livre a été un régal pour moi.
Je me suis marrée du début jusqu'à la fin.
Un récit plein d'humour, de détachement "anti Dieu", de bon sens.
Quand j'ai ouvert le livre et lu le "Deutéronome", j'ai su que je ne regretterai pas la lecture.

Le passage de l'échographie, quand il apprend que ce bébé est un garçon, sûrement le meilleur moment de tout le livre.
Toute la conspiration de Dieu, juste pour l'emmerder !
Si je veux une fille, il me donnera un garçon, mais si je demande un garçon en pensant avoir une fille, il me donnera quand même un garçon.
Absolument grandiose !

Bref, foncez !

Une république de prépuces, faite par les prépuces et pour les prépuces.

Je ne chie pas sur le béton, proclamait-il. Désolé, c'est un principe.