27 juin 2012

Naissances (Pierre Péju)


Résumé :
Ce livre, qui relate trois naissances singulières, tragiques ou heureuses, tente surtout de dire la "venue au monde", le banal miracle de chaque naissance.
Car la naissance est comme le trépas, le passage invisible dont nous ne savons pas, ne pouvons pas parler.
Naissances est aussi une parole masculine, celle qui évoque le "regard du père", ce regard ambigu que l'homme porte sur celle qui met au monde.
Intrigué par ce que vit la femme et qu'il ne vivra jamais, fasciné par l'être inimaginable dont il devra admettre qu'il est le père, l'homme ne peut que se tenir dans une marge étrange lorsque s'annonce le nouveau, lorsque l'enfant parait.
L'homme, voué à ne mettre au monde que des choses, ou, au mieux, des livres dont il ne sait jamais s'ils sont morts ou vifs.

Mon avis :
Moi, je suis fascinée par l'accouchement. C'est un miracle, un mystère, une douleur, des cris, un retranchement dans notre plus pure animalité. C'est la perfection.
J'aime quand on parle de la naissance, des joies et des "peines" qu'elle apporte ("j'ai dormi pendant tout le travail" ou "j'ai souffert ma race comme jamais" mais toujours "j'ai adoré, vivement le prochain !" )
Et quand c'est raconté par un mâle, aussi dramatique que soit le récit, c'est toujours une pure merveille. L'homme a souvent un regard tellement poétique sur la naissance (quand il y assiste ou qu'il ne tombe pas dans les vapes pendant l'expulsion, ha ha, les petites natures !)

Et Pierre Péju raconte ici des naissances de maniere absolument divine.
C'est terrible à dire mais l'accouchement en camp et du mort-né ont été mes histoires preferées.
Des naissances dramatiques, mais c'etait tellement beau, tellement bien raconté.
La prisonniere qui accouche sous le regard des soldats, c'etait fabuleux. Elle est enfermée, allongée sur un bloc de marbre. Une seule fenetre et des barreaux derriere lesquels les soldats se bousculent pour se rincer l'oeil. Elle se cache dans un coin, et c'est là que ça devient affreux, ils la poussent à coup de baton, la traitant pire qu'un singe au zoo.
Et là, l'enfant nait. Silence et admiration.
C'etait simplement beau

Ca m'a fait enormement de bien de lire ces petites histoires, ces bonheurs, ces drames, ces peurs, ces joies.
J'aime le miracle de l'accouchement, la vie, la mort, l'apprivoisement.
J'en suis encore toute retournée, et un grand merci encore à kreen de m'avoir permis de lire cette petite merveille


2 commentaires:

  1. Ohhh ça l'air mignon tout plein! Moi aussi ça me fascine l'accouchement! Mais l'histoire de la fille qui accouche à la vue des soldats à l'air très dure comme histoire...

    RépondreSupprimer

Si tu mets un commentaire, je t'offre un carambar.