26 octobre 2013

Famille modèle (Eric Puchner)

Résumé :
Les Ziller - Warren, Camille, Dustin, Lyle et Jonas - ont quitté le bonheur paisible du Wisconsin pour la Californie du rêve américain. Ils habitent maintenant au bord du Pacifique dans un ghetto pour riches. Warren, qui a investi toutes leurs économies dans un projet immobilier, ne se résout pas à avouer à sa femme et à ses enfants que l'affaire vient de tourner au désastre.
Sur le ton de la tragi-comédie, un premier roman saisissant de drôlerie et d'intelligence.

Mon avis :
Warren est promoteur immobilier. Il a embarqué toute sa famille jusqu'en Californie pour réaliser le Rêve Américain et ainsi cartonner socialement. Fric, reconnaissance, bonheur, ciel bleu.
Pas super riche de base, il a investi tout l'argent de la famille (ce qui devait servir pour la retraite des parents, les études des 3 enfants, etc etc.) dans le désert. Un joli lotissement en construction, accessible aux petites bourses qui veulent être propriétaires.
Manque de bol, il y a un gros gros souci qui tue le projet.
Pas de lotissement. Plus de thunes. La mort.
Warren est un lâche. Il a caché l'investissement à sa famille (du moins, à sa femme) et donc par extension, la ruine.
Il fait tout son possible pour ne rien révéler, il sauve les apparences coûte que coûte.
Sa voiture n'a donc pas été saisie, mais volée.
Le mensonge le ronge. Il devient distant avec sa femme qu'il aime pourtant si fort.
Et vous savez comment sont les femmes, à toujours s'imaginer le pire, ou être totalement à l'opposé de la vérité. Et c'est le cas pour Camille.

Camille. Camille est apparemment parfaite.
Bien élevée, bonne éducation, elle travaille dans le social, elle aime les gens, elle aide, elle aime tout ce qui est nickel, correct, etc etc. Mais comme les cordonniers qui sont les plus mal chaussés, Camille a elle aussi de gros couacs. Par moments je suis même tombée de très haut en lisant ses réactions ou commentaires. Tête à claques !

Les enfants du couple sont comme tous les ados. Ils ne sont pas de gros rebelles insupportables, mais ils ont leurs sautes d'humeur, leurs malaises, leurs mauvaises fréquentations, leurs expériences.
En plus, Jonas semble être un peu autiste. La plus part du temps il pose des questions complètement surréalistes et s'habille en orange de la tête aux pieds (mais vraiment).

Le mensonge continuel de Warren fait voler en éclats cette famille loin d'être idéale et leur vie pas si idyllique qu'elle semble être.
Les non-dits, les cachotteries, les petits secrets foutent tout en l'air. Ces cinq personnes sombrent soudainement.
Les travers de nos personnages sont terriblement bien écrits. Ils sont réels. Des familles comme ça, il en existe des tas, partout, près de nous.

L'histoire ordinaire d'une famille sur le déclin, qui implose doucement mais sûrement. Une critique de la vie en Amérique, de la poursuite de la reconnaissance et du respect, des ravages d'un mensonge.
L'argent ne fait peut être pas le bonheur, mais son manque ne le fait pas plus.

Un récit tragique du début à la fin, des situations rigolotes et un énorme coup de cœur.


5 commentaires:

  1. Un coup de coeur chez Mylou, un livre de plus dans la WL d'Anneso ^^

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  2. Il me tente bien, lui :)
    Bises.

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  3. Wahou belle critique! C'est pas un peu sape-moral comme lecture, ça?

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    1. un peu à la base oui peut etre.
      mais franchement y'a des situations enormissimes. j'ai pas tout raconté hein evidemment. mais genre y'a le gardien de leur residence qui est d'origine espagnole (arrivé aux us à 4 ans)
      la mere est persuadée qu'il ne parle pas un mot de français et s'entete à lui parler ds un espagnol plus qu'aproximatif... (meme lui il comprend pas le pauvre)
      un jour elle va meme lui dire que sa fille est "embarazada". enceinte, donc. pas "embarrassée"

      le fond est dramatique, mais ça reste un peu comique qd meme :)

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