3 mars 2014

Et te voici permise à tout homme (Eliette Abécassis)

Résumé :

Anna a beau être divorcée, aimer Sacha éperdument, elle sait que si elle cède à sa passion, elle sera considérée par tous comme une femme adultère. 
A moins que son ex-mari ne lui accorde le guet, ce divorce religieux juif qui la délivrerait de ses chaînes.
Écartelée entre des pulsions amoureuses de plus en plus exigeantes et sa conscience, Anna se heurte sans cesse au poids de traditions qu'elle n'ose transgresser.

Mon avis :
Anna et Simon sont mariés depuis 7 ans lorsqu'elle demande le divorce.
Le divorce civil est rapidement prononcé, le couple est enfin légalement séparé. Mais pour être totalement libre, Simon doit donner le guet à Anna. Sans ça, aux yeux de la loi juive, Anna sera toujours liée à son mari. 
Elle ne peut pas rencontrer quelqu'un d'autre, le désirer, être amoureuse et fonder un nouveau foyer.
Anna est une fervente juive, très respectueuse de la religion et ses lois, aussi saugrenues soient-elles.

Un jour, elle rencontre Sacha. Coup de foudre immédiat. Malgré tout, elle le repousse pendant un certain temps, ne voulant pas être considérée comme adultère. 
Mais elle finit par s'abandonner à ses envies. 
Sacha a bien des origines juives mais il n'est pas croyant. Il est photographe et des femmes soumises à cause des religions, il en a des clichés par centaines.
Anna a donc très peur d'être incomprise et jugée par l'homme qu'elle aime, elle met alors très (trop ?) longtemps à tout lui avouer. Pourquoi une divorcée est-elle toujours liée à son mari et ne peut vivre libre ?

L'amour étant plus fort que tout, Anna fait tout son possible pour que Simon lui donne enfin le guet. Il refuse.
S'ensuit alors chantages, manipulations et violences psychologiques. Simon fait croire à une liberté prochaine à Anna, qui cède encore et encore, dans un espoir vain.
Elle n'en peut plus. Elle n'en peut plus de toujours donner, et de ne pas avoir ce qu'elle mérite et attend, uniquement parce qu'elle est une femme, et donc soumise.
Mais elle est une femme forte, et se bat sans relâche. Au nom de sa liberté, de sa vie, de son indépendance. Au nom de Sacha.
Nos deux amants n'en peuvent plus d'attendre, de ne plus se voir, de ne pas avoir le droit. 
Reste à savoir si tout cela va durer éternellement, s'ils arriveront à surmonter cette épreuve, ce qu'il adviendra d'Anna, de Sacha, et même de Simon.

Eliette Abécassis est admirable.
Je l'ai toujours beaucoup aimée, même si je ne suis pas forcement d'accord avec tout son discours.
Son style est très étudié, sa plume est sérieuse.
Elle aborde ici à nouveau un sujet difficile : le divorce, ses épreuves, ses difficultés. Avoir la foi, aimer son Dieu et le respecter, tout en étant confronté-e à une loi absurde, abjecte, et totalement désuète.
Que faire pour être une femme libre avec une religion qui soumet totalement l'(ex)épouse à son mari ?
Je suis totalement athée mais j'aime m'intéresser aux religions, à leurs règles, leurs vérités, leur beauté, mais aussi leurs failles.
Anna est soumise à son ex-mari depuis 10 ans. Dix ans de trop.
J'ai aimé son combat et j'ai été outrée plus d'une fois par les lois juives, par les rabbins qui ne se mouillaient pas trop pour la défendre.
J'ai aimé son amour pour Sacha, leur relation, la force qui les unit.
J'ai aimé l'histoire, les personnages.
J'ai aimé, comme toujours avec Eliette Abécassis, apprendre toutes ces choses sur le judaïsme.
J'ai aimé la fin. Elle nous laisse avec nos questions, on ne peut qu'imaginer la suite, on ne sait rien. Mais c'est ce qui fait, selon moi, toute sa beauté.
J'ai été envahie par l'émotion du début à la fin. La rencontre, le coup de foudre, la séduction.

Il manque peut être des choses à cette histoire, surtout par rapport à Simon, mais je pense que c'est très bien comme ça, concentré sur Anna, qui se heurte à sa foi et à sa famille au nom de sa liberté.



2 commentaires:

  1. Je n'ai jamais rien lu de cette auteure, faudra que je m'y mette.
    Tu es taguée au fait: http://mabouquinerie.canalblog.com/archives/2014/03/03/29349631.html

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  2. tu as tellement aimé que ça donne envie de se pencher sur la question !

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Si tu mets un commentaire, je t'offre un carambar.