29 novembre 2016

King Kong théorie (Virginie Despentes)

Résumé :
"J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l'idéal de la femme blanche séduisante qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu'il n'existe pas."

Mon avis
Je découvre enfin un écrit de Virginie Despentes. Je connaissais bien évidemment la femme, que je lisais par ci par là, dans des interviews, articles.
Je me souviens, en 2000, j'ai été choquée par la sortie du film Baise-moi. J'avais 18 ans, j'étais pure et innocente (et un peu con oui) et je me demandais comment on pouvait donner un titre pareil à un film, faire une telle promo pour un porno.
Et là, je lis enfin Despentes.
Sans grande surprise, la plume est crue et vulgaire. Comme celle d'un mec quoi.
L'auteure aborde les plus grands sujets qui concernent les femmes : le porno et le viol.
Et ce que la société nous impose. Et impose du même coup aux hommes.
Si la FÂme est féminine, délicate et fragile, le mâle doit être fort, riche et ne pas chialer, cette espèce de pédé.
Virginie Despentes explose un à un les clichés misogynes et les codes qu'on nous impose. Une femme, c'est comme un homme. On peut être forte, vulgaire, aimer le sexe et le porno, roter, vomir de la bière, ne pas s'occuper de notre apparence. Comme les hommes peuvent être sensibles, absolument ni autoritaires ni ambitieux et savoir utiliser un lave linge. Au lieu de nous fier à notre sexe, soyons comme nous sommes.
Elle se base sur sa vie, ses expériences, pour dresser un essai sur le féminisme, ce qu'il a été, ce qu'il est et ce qu'il devrait être.
Je découvre aujourd'hui Virginie Despentes, et j'en tombe amoureuse. Je n'ai absolument rien trouvé à redire sur son discours. Tout est, pas une ligne sans que je me dise "mais c'est exactement ça, elle a totalement".

Vous êtes une femme ? Lisez.
Vous êtes un homme ? Lisez (et desserrez vous le rectum)
King Kong théorie est un livre à découvrir et à étudier.

Partition amoureuse (Tatiana de Rosnay)

Résumé :
Margaux, célèbre chef d'orchestre, décide, à l’approche de ses 40 ans, d'inviter à dîner les hommes qui ont le plus compté pour elle. C’est l’occasion d’un bilan, le moment d’assumer les échecs du passé afin de mieux savourer ses bonheurs présents. Avec lucidité, Margaux dresse l’inventaire de sa vie amoureuse, comme elle le ferait sur une partition, chacun de ses amants apportant sa cadence.

Mon avis
Ce roman est une lettre. A l'approche de ses 40 ans et après avoir eu l'idée de ce "dîner des ex", Margaux écrit à l'amour de sa vie, Max, mort il y a 15 ans, qui est donc le grand absent de la soirée.
Son bilan lui est raconté, elle lui dit absolument tout. Parce que si elle en est là aujourd'hui, c'est surtout grâce à lui.
Alors finalement, il n'y aura que 2 ex à ce dîner : Manuel, son aventure aussi mouvementée que passionnée. Et Pierre, son ex mari et père de son fils Martin.
Au fil de cette lettre donc, Margaux raconte ces deux relations, les plus importantes, celles qui ont façonné la femme, l'amante et la mère qu'elle est.
Évidemment il n'y a pas eu que ces deux hommes, il y en a eu d'autres. Que Margaux raconte furtivement, parce qu'ils font aussi partie de son histoire et qu'ils ont compté chacun à leur manière.
Margaux est une femme libre, qui assume sa vie, son passé et ses erreurs. Elle gère du mieux qu'elle peut sa vie amoureuse, sa vie de mère, et sa carrière dans un milieu très masculin.

Ce court roman est beau. L'écriture est poétique, elle transporte. L'histoire de Margaux est belle, malgré ses erreurs et ses drames. Ce livre est magnifique, on est bercé par la musique, par Bach ou Beethoven.

Le seul petit truc qui m'a déçue, c'est que finalement, je m'attendais à assister au dîner. Dîner sur lequel se termine le livre, avant que les ex n'arrivent. Je ne m'attendais pas du tout à une lettre à un fantôme pour nous raconter sa vie amoureuse.

27 novembre 2016

La guerre des vanités (Marin Ledun)

Résumé :
Tournon, dix mille habitants, petite ville de la vallée du Rhône recroquevillée sur elle-même et balayée par le souffle glacial du mistral.
Immobile, presque éteinte. Jusqu'à ce qu'une série de suicides d'adolescents vienne perturber le fragile équilibre de la cité et libérer les vieux démons qui y sommeillent.

Mon avis :
Des gamin.e.s se suicident. Assez violemment pour leurs ages. Certains se sont filmés. Tous les parents sont dévastés, prostrés dans leur coin.
C'est un véritable cauchemar.
Le lieutenant Korvine, qui est parti de ce bled pour vivre à Valence, se retrouve dans la ville de son enfance pour résoudre l’enquête.
Les suicides (et disparitions) d'enfants s'enchainent. Des enfants sans histoires, sans problemes, sans conflits. Certains n'ont meme aucun lien. Comment des gamins d'une quinzaine d'années peuvent en arriver à se foutre en l'air, sans aucune explications ?
Il va falloir pas mal de nuits blanches pour tout comprendre, pour avoir des pistes. On fouille, on remue la merde.

Ce roman est brillantissime. Le suicide ne me touche pas de pres, mais c'est vrai que c'etait une part assez violente du bouquin. C'est pas comme un meurtre. Derriere le suicide il y a le desespoir. Et puis, des enfants, merde !
Et puis les parents, mi aneantis mi je m'en foutistes, sont clairement les plus difficiles à cerner.
Les adultes sont toujours fautifs quand il s'agit d'enfants. Les adultes, la societé.
Le denouement est simplement enorme.
J'ai adoré ce roman du debut à la fin. 

25 novembre 2016

Soul of London (Gaëlle Perrin-Guillet)

Résumé :
Londres, 1892. Un climat de peur. Un flic qui boîte et un jeune orphelin. Tous deux face à un meurtre... ... dont il ne fallait plus parler.

Mon avis :
On m'a offert ce roman il y a quelques mois, pour mon anniversaire. Sans ça, je pense que je ne l'aurais jamais acheté. Londres, 19eme siècle, typiquement le genre de truc qui m'attire pas du tout. Je préfère l'époque contemporaine, ça me parle plus.

Et puis finalement, j'ai ouvert ce livre qui n'est pas bien épais, en me disant que ma foi, ça devrait bien ce passer. L'amie qui me l'a offert l'a adoré alors bon, tentons l'aventure.
Et bien moi aussi, je l'ai adoré !
L'auteure a su décrire l'époque et le lieu avec brio, on sent qu'il y a eu une véritable recherche et documentation. On s'imagine parfaitement le Londres de cette époque, les ruelles sombres, les gens bien habillés mêlés aux pauvres clochards et aux orphelins. On sentirait même presque les odeurs.
L'écriture également a été très soignée, langage d'époque, etc.
Et quand un livre est aussi bien écrit, on ne le lâche pas, on le lit en continu. Devoir m'arrêter a été un véritable crève coeur.

On a envie de savoir qui est le meurtrier, pourquoi s'attaquer de cette manière à ces gens ? Qui pourrait avoir une idée pareille ? Et surtout, pourquoi ? ("La raison va vous étonner")
Une série de meurtres s'installe dans les petites rues de Londres. Personne ne s'y intéresse, la police a sûrement mieux à traiter.
Quel lien entre ces morts ? Et puis, cette affaire parallèle. Pourquoi cette jeune infirmière, appréciée de tous, a-t-elle été laissée pour morte, dépouillée, au coin d'une rue des bas quartiers ?

L'histoire est efficace, la vérité surprend. Quand on comprend, on ne peut qu'avoir de la peine pour ces vies gâchées.
Certains personnages sont terriblement attachants, j'ai tellement aimé la relation d'Henry et Billy. Presque un père et son fils.

Bravo à l'auteure pour ce thriller époustouflant.
(et Merci pour ce cadeau, finalement)

19 novembre 2016

Leçons d'un tueur (Saul Black)

Résumé :
C'est une chasse au trésor sanglante, dispersée dans tout le pays. Sept jeunes femmes violées, torturées puis tuées, dans le corps desquelles on a laissé d'étranges souvenirs : une fourchette, un abricot, une grenouille en terre cuite...
Valerie Hart, inspectrice à la Brigade criminelle de San Francisco, fut la première à relier ces crimes atroces entre eux. Mais aujourd'hui l'enquête piétine. Il ne s'agit plus seulement d'éviter une huitième victime, mais de sauver la vie d'une fillette sans défense, dans une cabane isolée du Colorado... Pour elle, chaque minute compte.

Mon avis :
J'ai été super attirée par le titre du bouquin. Et puis j'ai beaucoup apprécié le "repérer, traquer, tuer, recommencer".
Je m'attendais à un genre de mode d'emploi du tueur fou furieux. Et bin noooooooon.
On comprend assez vite le titre, et j'ai trouvé l'idée plutôt pas mal.

L'histoire commence avec un meurtre assez atroce. Une fillette échappe de peu au tueur, mais reste en grand danger. Et puis finalement, cette fillette est très vite zappée pour le reste de l'histoire.
On alterne avec le tueur, puis les policiers. La pauvre fillette, on l'oublie très vite.

Je pense que j'ai trop vite pris goût aux thrillers avec plein de détails, de morts affreuses, du gore et tout. Et surtout, des morts qui s'enchaînent (principe du tueur en série quoi).
Et non. Pendant une grosse partie de l'histoire, on ne lit que l'enquête policière (et un peu la vie privée de Valérie, ce qui ne dérange pas du tout). Les chapitres sur le tueur concernent rarement un meurtre, mais plutôt son organisation, sa personnalité, etc. Mais attention, ça reste tout de même hyper intéressant. Savoir ce qu'il y a dans la tête d'un tueur, découvrir son passé, ça sert toujours.

Alors évidemment, au cours du récit, le tueur enlève une nouvelle femme. Le temps presse, il y a déjà beaucoup trop de victimes et ce serait cool de s'arrêter là. On assiste à la captivité de cette pauvre femme. On sent sa peur de mourir, sa panique quand elle comprend tout ce qui va lui arriver.

Il faut attendre la dernière partie du livre pour avoir un regain d'action. Et ça part vraiment dans tous les sens. La traque du tueur, le danger, ces gens à sauver, les dommages collatéraux.
Cette partie est clairement la meilleur du bouquin. Tout s'enchaîne, on est entraîné par chaque page, comme dans une tempête de neige, on ne peut pas arrêter. On lit, on lit, en espérant que tout s'arrange pour (presque) tout le monde.

Une lecture en demi-teinte donc pour moi, mais tout de même quelque chose de très agréable.

6 novembre 2016

La petite boulangerie du bout du monde (Jenny Colgan)

Résumé :
Quand son mariage et sa petite entreprise font naufrage, Polly quitte Plymouth et trouve refuge dans un petit port tranquille d'une île des Cornouailles. Quoi de mieux qu'un village de quelques âmes battu par les vents pour réfléchir et repartir à zéro ?
Seule dans une boutique laissée à l'abandon, Polly se consacre à son plaisir favori : préparer du pain. Petit à petit, de rencontres farfelues - avec un bébé macareux blessé, un apiculteur dilettante, des marins gourmands - en petits bonheurs partagés, ce qui n'était qu'un break semble annoncer le début d'une nouvelle vie...

Mon avis :
Avouez, vous aussi en lisant le résumé vous vous êtes dit que ça ressemblait quand même pas mal à Cupcake Club ?
Du coup, même si j'ai été totalement conquise par le titre et la couverture (hashtag meuf superficielle), j'avais peur de lire la même histoire, le même faux suspens, le coté girly et tout.
Et disons que les premiers chapitres mettent l'histoire en place. Et ça prend du temps. Dieu que c'est lent ! Polly déménage, galère dans sa baraque, mais durant les premiers chapitres il ne se passe absolument rien.
Et finalement, j'ai dévoré ce livre sans me rendre compte de rien, malgré quelques chapitres effroyablement longs.

Alors oui, ce bouquin est un plagiat de Cupcake Club, c'est de la pure romance, avec tous les clichés (chiants) du genre. On remplace la pâtisserie par la boulangerie est on a tout bon.
Mais alors qu'est ce qu'il fait du bien !
Ce livre, c'est du bonheur et rien d'autre. (enfin si, il y a quelques drames par ci par là mais en même temps, c'est un peu la vie).

Polly s'intègre assez facilement sur cette île, malgré l'hostilité de certain.e.s.
Très vite, ses premiers amis la poussent un peu, pour qu'elle vende ce pain qui la met tant en joie. On ne parle plus que d'elle et sa Petite Boulangerie.
Et puis, (quelle surprise !) Polly tombe amoureuse. Les hommes ne se battent pas pour elle, mais ils sont plusieurs à être totalement sous le charme. Mais holala, qui va-t-elle choisir pour partager le restant de sa vie ? Suspens totalement pas insoutenable.
Contre toute attente, Polly adore sa nouvelle vie sur l'île, sa patronne acariâtre, son appartement qui tombe en ruine, les ravages de la mer, le rythme de la boulangerie, ses nouveaux amis. Elle a  une vie simple à laquelle elle n'aurait jamais imaginé survivre quelques mois auparavant.

Tout est absolument prévisible. C'est le principe de ce genre de bouquins. La première relation sexuelle entre Polly et Machin (rêve pas, je balance pas) est totalement clichée et niaise (non mais QUI fait ça dans la vraie vie pour une première fois, franchement ?), mais ça reste très mignon.
Et puis faut pas se leurrer, en lisant, on n'attend que ça hein.
On ne peut pas s'empêcher de s'attacher à tous ces personnages (oui, tous, même les pires), ils sont absolument tous très attendrissants. On fait partie de cette bande d'ami.e.s, on est heureux ou malheureux pour eux selon leurs aventures.

Ce bouquin est une vraie bouffée d'air frais, on sentirait presque l'air marin. Et ça fait un bien dingue.
Au début je ne pensais pas lire la suite (parce que oui, il y a une suite. Je reste persuadée que ce tome se suffit à lui même), mais finalement, la fin m'a intriguée.

Si vous aimez les histoires d'amour guimauves, la mer, la vie au grand air et le bon pain, cette romance est faite pour vous.
Et par le plus grand des hasards, De ma plume à vos oreilles a également lu ce livre en même temps que moi.